A portée d’Asie

  • 11 janvier 2024

Visites « privilège » des Jeudis 2, 23, 30 novembre, 14 décembre 2023 et 11 janvier 2024.

Qui, mieux que Catherine Tran-Bourdonneau*, co-commissaire de l’exposition, peut partager sa passion pour les arts venus d’Asie, mettre l’Asie à notre portée ?
Pendant près de 2 heures, son érudition et son enthousiasme ont conquis les 25 privilégiés.
L’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) a initié en 2018 un programme de recherche : « Collectionneurs et marchands d’Art asiatique en France 1700-1939 » qui trouve son aboutissement dans cette exposition de plus de 350 pièces : vases chinois, laques japonaises, masques du Cambodge, estampes ou éventails issus des collections du Louvre, de Versailles, de Rouen, de Limoges…et bien sûr de Dijon dont les collections extra-européennes sont riches de 1500 œuvres.
Au long du parcours, nous apprenons comment ces œuvres nous sont parvenues, si certaines ont été prélevées par la force de la « diplomatie de la canonnière » en particulier au XIXème siècle ; d’autres ont été acquises dès le XVIIIème par l’intermédiaire de négociants avisés : les « marchands merciers » qui surfèrent sur la vague, non pas d’Hokusaï** mais de l’engouement des classes aisées pour l’ »Orientalisme », le « japonisme » en Europe. Cet attrait suscita une production locale pour répondre à la demande et adapter certaines pièces au goût français de l’époque. Ainsi, on admirera une très belle commode de style typiquement parisien en laque rouge garnie de pièces en bronze doré.

Notre guide insistera sur le rôle des marchands mais aussi des grands collectionneurs. Pour les dijonnais, deux grands noms ressortent : Jean-Baptiste François Jehannin de Chamblanc , dont la collection qui comprenait, entre autres, le spectaculaire « paravent de Coromandel » restauré pour l’exposition grâce à un financement participatif auquel la SAMD a pris toute sa part, fut saisie à la Révolution et les époux Trimolet qui firent un legs en 1878 qui nous permet d’admirer une exceptionnelle boîte rouge polylobée en laque sculptée.

Bien sûr, d’autres visites s’imposent au rythme de chacun pour s’imprégner de cultures si différentes de la nôtre mais qui ont produit des œuvres d’art d’un raffinement extraordinaire !
Un grand merci à notre guide si passionnée  et passionnante !

* Catherine Tran-Bourdonneau est conservatrice du patrimoine, responsable des collections extra-européennes des musées de Dijon.
* Katsushika Hokusaï (1760-1849) est présent grâce à  une encre sur papier : Guerrier présentant un joyau sacré au dragon.

Christian Beaulat et Annie Haïk.