Les faïences (3 VP)

  • septembre 29, 2025
Visite « privilège », par Vicky BURING
le 29 septembre et les 6 et 20 octobre 2025

Vicky Buring, conservatrice, responsable des collections ethnologiques, nous retrace l’histoire de la faïence, cette terre cuite recouverte d’une glaçure blanche, que l’oxyde d’étain rend opaque. Cette technique originaire du proche Orient est associée à la ville italienne de Faenza. En France, elle apparaît à la Renaissance et connaît un âge d’Or jusqu’à l’arrivée de la technique de la porcelaine au XIXe. Rouen, Nevers, Sèvres, Sarreguemines, Longchamp sont des centres célèbres mais Dijon possédait 5 manufactures (voir plan).
En 1987, Madeleine Blondel, conservatrice du musée et Jean Rosen, chercheur au CNRS et responsable des fouilles du site de Montmuzard ont mis en place une exposition sur la faïence dijonnaise.
Pour préparer la terre, il faut broyer l’argile, le délayer, le tamiser pour ne garder que les grains les plus fins, expulser l’eau et l’air par « marchage » (ou pétrissage avec les pieds) puis battage.  La pâte subit alors un « pourrissage » dans une cave à terre pendant plusieurs mois.
Vient le temps du façonnage par modelage (colombins), tournage ou moulage.
Une première cuisson à 800° (le dégourdi) ou à 1080° (le biscuit) permet la pose de l’émail. La deuxième cuisson de « grand feu » à 960° fixe les couleurs et rend les pièces imperméables.

5 couleurs sont à disposition des faïenciers : le bleu de Cobalt, le brun-violet de manganèse, le rouge et le vert de cuivre, et le jaune d’antimoine. Certaines pièces exposées témoignent du sens de l’humour des artisans-artistes : Bacchus sur son tonneau, le pot des mariés, le cendrier grenouille Lejay-Lagoutte (« Laissons l’eau aux grenouilles »)… Mais les têtes de mort décorant le plat de quête destiné à l’extrême onction nous rappellent notre finitude. Le « clou » de la visite est bien entendu la reconstitution de la devanture du magasin Cretin, fermé en 2008 (29 rue des Godrans), en très beaux carreaux de Choisy le Roi, bien connu des futurs mariés qui y déposaient leur liste de mariage. A l’occasion de cette installation ;  une artiste céramiste, Camille Sévéso, a accompagné un groupe d’élèves en section arts plastiques du collège Bachelard afin de produire des pièces à exposer dans la devanture.

Beau moment, comme toujours que cette visite privilège ! Un grand merci à notre guide.
Christian Beaulat