
Chaumont
Mercredi 8 octobre 2025
Cette première excursion du second semestre 2025 était entièrement consacrée à la visite (voire à la découverte pour beaucoup) de Chaumont, préfecture de la Haute Marne. Après une entrée dans la ville effectuée en passant sous son imposant viaduc haut de 52 mètres et long de 600 mètres, monument emblématique de la cité au point d’être incorporé dans son logo, notre découverte commence par une longue promenade à pied dans cette cité construite sur un éperon rocheux enserré par les vallées de la Suize et de la Marne, à l’origine de son nom, Calvus mons soit mont chauve en latin. Depuis le belvédère que constitue le square Philippe Lebon (inventeur du gaz d’éclairage) nous admirons son site escarpé, dominé par le Donjon (ancienne tour de défense du XIIe siècle vestige du château des comtes de Champagne), les petites maisons des tanneurs bâties le long de la Suize avant de nous rendre à la basilique Saint Jean-Baptiste.
Érigée au début du XIIIe siècle dans le style gothique et dont la construction s’échelonnera jusqu’au XVIe siècle, elle surprend par la richesse de son mobilier et de son décor. Notre groupe admira en particulier une exceptionnelle mise au tombeau du XVe siècle, un arbre de Jessé en haut-relief du début du XVIe siècle
Une Pietà du XVe siècle, un Christ aux liens en bois polychrome, sans oublier le mobilier conçu par Jean-Baptiste Bouchardon (père d’Edme) comme entre autres le maître-autel ou la chaire à prêcher. Cette basilique mineure accueille le pèlerinage du Grand Pardon, créé en 1475 par une bulle papale de Sixte IV, qui se déroule lorsque la fête de saint Jean-Baptiste tombe un dimanche (ce sera le cas en 2029). Toute la ville est alors décorée. L’affluence des pèlerins au fil des siècles est à l’origine de la structure interne de l’édifice, présentant un large déambulatoire permettant une circulation fluide des visiteurs à l’intérieur des lieux.
Nous empruntons ensuite les rues étroites de la vieille ville, nous arrêtant au passage devant un ancien octroi, la tour d’Arse qui appartenait aux anciens remparts de la ville et admirant les façades des maisons anciennes découvrant des escaliers en tourelle, avant de visiter la chapelle des Jésuites, édifice baroque construit entre 1629 et 1640.
La façade austère, dans le style des Jésuites, cache une riche décoration intérieure révélant en particulier un maître autel avec un retable monumental intégrant un haut relief en pierre dorée, œuvre de Jean-Baptiste Bouchardon. Pour nous rendre au restaurant nous passons devant l’hôtel de Caumont du XVIIIe siècle, construit selon les plans de François-Nicolas Lancret et devenu l’Hôtel de Ville.
L’après-midi est consacré aux musées chaumontois. Nous commençons par le musée d’art et d’histoire, installé dans les salles basses de l’ancien palais des comtes de Champagne. Nous y admirons en particulier une pièce exceptionnelle, la cuirasse de Marmesse, parfaitement conservée, montrant l’habileté des artisans à travailler le bronze aux IXe-VIIIe siècle av. J.C. dans la région. Dans la salle des peintures nous découvrons en autres des paysages (exposition temporaire), des scènes de chasse très grand format de Paul de Vos (le musée conservant la totalité de la suite de 5 pièces mais n’ayant pas la place pour toutes les exposer), des sculptures religieuses en bois polychrome qui nous permettent de découvrir la technique du sgraffito, des dessins et sculptures consacrés aux Bouchardon, les célébrités locales.
Mais le musée de la crèche nous attend. Le groupe est surpris à la fois par la monumentalité des crèches exposées, en particulier celle des crèches napolitaines de XVIIIe siècle, leur richesse et leur grande diversité de composants (coquillages, verre filé, tissus, bois, terre cuite…). La dernière salle expose des peintures et des sculptures spectaculaires, notamment sud-américaines et mexicaines, autour de la Sainte Famille. Nous tenons ici à remercier la conservatrice de ces deux musées, Madame Raphaële Carreau, pour sa vibrante mise en valeur des richesses de ces deux lieux. Les adhérents ont été conquis par ses connaissances, sa disponibilité et sa chaleur.
La journée s’est terminée par la visite du Signe, centre national du graphisme, conservant plus de 45.000 documents. Ses activités sont multiples et nous pouvons bénéficier de l’exposition temporaire de la 5ème Biennale internationale du graphisme. Nous découvrons ainsi les affiches ayant participé au 31ème concours international d’affiches, puis une exposition consacrée aux couvertures des éditions des œuvres de Simenon en livre de poche dans le monde entier.
La trentaine de participants a ainsi découvert une ville dynamique sur le plan culturel, attentive à mettre en valeur les richesses de son patrimoine architectural et muséal. Ce fut pour tous une journée conviviale et enrichissante.
Annie Haïk
Quelques photos en plus de Christian Beaulat











