
Bourg-en-Bresse et le monastère royal de Brou
Mercredi 25 juin 2025

La quarantaine de sociétaires qui ont fait le déplacement malgré la canicule, n’a rien eu à regretter. Ce fut une belle journée pleine de découvertes à commencer par une des plus belles apothicaireries de France au sein d’un hôpital général où travailla le célèbre Xavier Bichât dont le nom figure sur la tour Eiffel et tant d’hôpitaux et qui n’hésita pas à dévaliser les cimetières pour disséquer des cadavres (près de 400 dit-on). Malheureusement, il mourut à 31 ans
« Personne n’aura fait aussi bien autant de choses en si peu de temps ! »

Les sœurs de St Joseph qui géraient l’hôpital, géraient aussi un orphelinat, un pavillon des incurables, les asiles et un collège. Elles prenaient également en charge des jeunes filles célibataires enceintes. A partir de la moitié du XIXème, une école pour jeunes sourdes fut créée. Laquelle existe toujours en version mixte. La ville de Bourg n’oubliera pas le dévouement de cette communauté à toute misère humaine.
L’hôtel Dieu fermé depuis 2023, est en vente mais la partie abritant l’apothicairerie restera accessible.
Désaffectée depuis 1963, ses pots en faïence de Lyon, de Nevers ou d’Italie conservent des préparations encore utilisables mais leur DLC n’est pas précisée. Dès son origine en 1790, elle était desservie en eau courante.
Nous apprendrons que la « scrupule » est une mesure de petits poids (1,27 g soit 24 grains) ; que nos « apéros » sont des créations d’apothicaires : les tisanes apéritives ; que les spationautes emportent des clous de girofle en cas de douleurs dentaires…
Enfin, la bibliothèque renferme des extraordinaires planches d’anatomie et les 36 volumes de l’Histoire Naturelle de M. de Buffon de Montbard.















Nos guides surent nous communiquer leur enthousiasme, comme ceux de l’après-midi au monastère royal de Brou après un intermède gastronomique (ah le poulet de Bresse à la crème !).
Ce monastère, fut fondé par Marguerite d’Autriche fille de Marie de Bourgogne et de l’empereur Maximilien 1er au décès de son troisième mari Philibert le Beau (en 1504), duc de Savoie et prince du Piémont, par respect d’une promesse faite par sa belle-mère Marguerite de Bourbon.
Appelée à la régence des Pays Bas, à Malines, Marguerite d’Autriche qui y recueillit son neveu le futur Charles Quint, ne résida jamais à Brou.
A l’origine, avant que le monastère ne devienne « Royal » sous Louis XIV, son abbatiale était une église funéraire privée. A la révolution, elle échappa aux destructions et devint le Grand Séminaire.
Depuis la Nef ouverte aux laïcs, le magnifique jubé laisse entrevoir le chœur et invite les fidèles qui le franchiront à cheminer vers la Jérusalem Céleste ! Après le concile de Trente en 1545, les jubés seront peu à peu supprimés. Celui-ci est donc une extraordinaire « relique » !
Dans le chœur, une devise est rappelée sculptée dans l’albâtre : Fortune, Infortune, Fortune ; en résumé : la vie n’est pas toujours rose !
La seconde partie se déroulait au musée des Beaux-Arts abrité dans la salle des états et le dortoir à l’étage du monastère. Nous y admirâmes les incontournables : la peinture flamande collectionnée par Marguerite d’Autriche, Doré (qui vécut à Bourg pendant son adolescence), Millet, Soulages…et une exposition interactive consacrée au petit fils de Rogier van der Weyden (le créateur du retable du Jugement dernier de Beaune) composée de 8 panneaux peints relatant la vie de la sainte irlandaise Dymphne qui tenta d’échapper aux avances de son père et dont la légende inspira Peau d’Ane à Charles Perreault.
Un grand merci pour cette belle journée aux membres de la commission voyage !
Christian Beaulat





