Projet de plan et élévation pour la façade de l’église Saint-Étienne de Dijon
Dessin, 1717
Auteur : Jean-Baptiste BOUCHARDON (Saint-Didier-en-Velay , 1667 – Chaumont , 1742). École Française
Plume et lavis gris sur papier
Hauteur : 41,5 cm ; Largeur : 24,5 cm. Inv. 1993-12-1
Inscriptions / marques : date / inscription en bas : « Plan et Elévation d’un portail pour l’église de St Étienne de Dijon du Dessain de Bouchardon – architecte 1717 »
Inscription en bas et au milieu : « Echelle de 30 pieds par Bouchardon In. et fecit 1717 »
A la suite de l’écroulement de la nef qui ébranla l’église, Claude Fyot de la Marche, abbé de Saint-Étienne de Dijon, restaure le chœur, le transept et la nef et souhaite reconstruire la façade occidentale de son église abbatiale en 1716. Il s’adresse à plusieurs architectes de la région, dont Martin de Noinville et Jean-Baptiste Bouchardon, qui dessine deux projets, un en 1716 et un autre daté de 1717.
Ce dernier présente une façade dans la tradition adoptée par l’architecture classique du XVIIe siècle. C’est un massif de maçonnerie, sur la face antérieure duquel est placé un avant-corps de deux étages. Au rez-de-chaussée, une porte haute et large occupe l’espace central, flanqué de deux paires de colonnes d’ordre corinthien (entre les colonnes, une niche abrite une statue d’apôtre).
Les colonnes reçoivent un entablement incurvé en son centre, qui abrite un tympan décoré d’un bas-relief représentant le martyre de Saint Étienne (ce bas-relief a réellement été exécuté en 1721 par Jean-Baptiste et son fils Edme). Le premier étage comprend une très haute baie centrale, cintrée à sa partie supérieure et encadrée de deux couples de colonnes d’ordre corinthien. Des adoucissements en forme d’ailerons sont prévus ainsi que des statues de figures debout. Un fronton couronne le tout, orné d’un blason aux armes royales encadrées de deux génies féminins sonnant de la trompette. Une croix et quatre pots à feu surmontent l’ensemble.
Il semble que l’architecte ait conçu l’ordonnance de cette façade en fonction de la place à donner au relief sculpté, conçu comme un motif central s’intégrant à la frise, dont la partie supérieure arrondie est encadrée par la corniche cintrée.
Ce projet ne fut pas retenu. On préféra le projet de l’architecte Martin de Noinville, ingénieur et architecte de la province de Bourgogne, qui conçut la Place royale de Dijon en 1692. La façade de l’église Saint-Étienne fut effectivement construite de 1719 à 1721, d’après le dessin de Martin de Noinville.
Le Musée des Beaux-Arts de Dijon a déjà acquis en 1952 le premier projet de Jean-Baptiste Bouchardon pour la façade de la même église, daté de 1716, et possède également le projet retenu de Martin de Noinville.
Il est intéressant de pouvoir juger, par ces différents projets, de l’évolution et du talent d’un architecte provincial, et de pouvoir aussi étudier les décors de l’histoire monumentale de Dijon. (Notice de Catherine Gras, 1993)
Historique : Collection Docteur Henry Ronot
Don de la Société des Amis des Musées de Dijon, 1993
© photo François Jay