Le XVIIIe siècle avant Watteau : les facéties graphiques de Claude Gillot.
- avril 19, 2024
Le XVIIIe siècle avant Watteau : les facéties graphiques de Claude Gillot. Par Hélène Meyer, Conservateur général au Département des Arts graphiques du musée du Louvre, dans le cadre de l’exposition Claude Gillot. Comédies, fables & arabesques, présentée au musée national Magnin du 21 mars au 23 juin, en collaboration avec GrandPalaisRmn, sur un projet original du musée du Louvre, et avec son concours exceptionnel
Parodies, farces et arlequinades, improvisations de foire et scènes de sorcellerie font de Claude Gillot (1673-1722) un artiste de la satire et des arts du spectacle. Dessinateur et graveur de talent, mais peintre plus rare, il doit sa renommée de son vivant à l’originalité de ses œuvres et à la singularité de son style, dont la liberté de ton s’identifie aux années de la Régence.
En retenant l’artiste comme l’un des premiers maîtres d’Antoine Watteau, puis de Nicolas Lancret, l’histoire de l’art a permis à son nom de ne pas sombrer dans l’oubli. L’exposition présentée au musée Magnin de Dijon vise à rendre justice à celui que d’aucuns considèrent comme « le père de l’école française du XVIIIe siècle ». Originaire de Langres, d’une famille où « tout le monde peint ou brode », Gillot va mener une carrière parisienne indépendante et solitaire, en marge des derniers grands chantiers royaux. Ses innombrables dessins témoignent de la diversité de ses domaines d’activité : le théâtre et l’opéra, l’illustration et le costume ainsi que la décoration intérieure, sans oublier les sujets religieux qu’il dessine « jusqu’au bord du tombeau ». Mais son attrait pour les scènes de la comédie italienne, avec ses pantomimes acrobatiques et ses figures travesties, demeurent au cœur de son œuvre.