Dole

  • 11 avril 2024
Excursion à Dole
jeudi 11 avril 2024

Jeudi 11 avril, 8 H 30 précises, départ de notre car au complet pour Dole. Après une sortie de Dijon qui nous prendra autant de temps que le trajet vers la ville de Pasteur, nous roulons sous un soleil printanier qui ne nous quittera plus de la journée.

Notre visite commence par un rappel de l’histoire mouvementée de cette cité, ancienne capitale de la Comté, avant son annexion au royaume de France. Elle en a gardé un riche patrimoine architectural que nous allons découvrir au fur et à mesure de notre flânerie dans les rues et « treijes » de la ville sous la conduite d’une guide, qui commence sa visite par la présentation de la « fresque des Dolois », peinture murale en trompe-l’œil inaugurée en 2017 mettant en scène les principales célébrités de la cité jurassienne. Un chat perché, titre d’un livre de Marcel Aymé, l’une des personnalités doloises représentées, gravé dans des plaques de laiton triangulaires balise au sol un circuit touristique.

Le premier site architectural visité est bien évidemment la collégiale Notre-Dame, avec son clocher haut de 73 mètres, qui domine la ville et constitue en quelque sorte sa signature. Mahaut d’Artois, comtesse de Bourgogne, obtint en 1304 la fondation d’un chapitre de chanoines à Dole, l’église paroissiale Notre-Dame devenant ainsi collégiale. Après avoir été rasée par Louis XI, elle fut reconstruite à partir de 1509. Elle subit quelques vicissitudes à la Révolution avant de devenir une basilique mineure en 1951. Mais pour les Dolois elle reste la « collégiale ». L’entrée principale sous un porche, de style Renaissance, est réalisée dans une pierre rose de la région, dite « marbre de Sampans », pierre utilisée également pour l’ancien jubé déplacé soutenant maintenant le buffet d’orgue et un bénitier. La Sainte Chapelle abritait l’une des deux hosties miraculeuses de Faverney, que Louis XIV était venu adorer après l’annexion de la Comté, ainsi que le montrent les vitaux.

Par les rues étroites, bordées de nombreuses maisons anciennes, nous redescendons vers Doubs et surtout les canaux qui font maintenant le charme de la ville. Nous entrons dans l’ancien Hôtel-Dieu devenu médiathèque, et centre des archives. Construit au xviie siècle par Jean Boyvin, alors président du parlement de Dole et peut-être concepteur des plans, il fut géré par des sœurs hospitalières de Sainte-Marthe venues des Hospices de Beaune. La belle cour intérieure abrite un escalier à vis. Les consoles soutenant le balcon en façade offre un répertoire sculpté riche et très varié.

Arrêt à l’ancien Hôpital de la Charité bâtiment construit entre la fin du xviie et le début du xviiie siècle pour faire face à la misère en particulier des nombreux orphelins. Le régime y était extrêmement dur, quasi carcéral.

Retour dans le quartier ancien avec un passage dans la Maison des Orphelins, fondée en 1691, appartenant à la famille Froissard-de Broissia. Elle avait pour vocation d’aider les plus fragiles. Cette institution abritait alors 18 jeunes garçons orphelins et tenait une place centrale dans l’histoire sociale de la ville de Dole. Par un petit pont nous gagnons le jardin des Chevannes clos par les anciens remparts du xvie siècle d’un côté et le mur du canal des Tanneurs de l’autre, qui nous permet d’avoir une belle vue sur le quai des Tanneurs et sur la maison de Louis Pasteur, que nous visiterons après le déjeuner.

La maison de Pasteur, site dolois incontournable, est devenue un musée, qui présente sa famille, son goût pour le dessin et la peinture, ses travaux dans des domaines très variés, s’étendant bien au-delà du seul vaccin contre la rage.

Avant de reprendre le car pour retourner visiter le musée des beaux-arts, certains se risqueront passage Raynaud III pour admirer la Grande Fontaine dite aussi la Fontaine des Lépreux, résurgence souterraine qui alimentait la ville en eau.

La journée, déjà bien remplie en découvertes, se terminera par une visite complète et très intéressante du musée des beaux-arts de la ville, installé dans le Pavillon des officiers, édifice du xviiie siècle, rénové et réhabilité par l’architecte Louis Miquel, qui fut un élève de Le Corbusier. On retrouve ainsi la sobriété et le béton brut harmonieusement mêlés aux volumes du passé. La présentation fut assurée par deux médiateurs qui surent mettre en avant les richesses patrimoniales de cette institution, qui s’oriente vers l’art contemporain pour les faire dialoguer.

Retour en toute tranquillité à Dijon, retardé par un contrôle systématique assuré par la gendarmerie au poste de péage de Fauverney dans le cadre de l’opération place nette, qui ne ternira pas le charme et l’intérêt de cette journée.
Annie Haïk