Charles LAPICQUE

Carloman

Carloman
Dessin, 1982
Auteur :  Charles LAPICQUE (Theizé, 1898 – Orsay, 1988). École Française
Feutres et encre noire sur papier blanc
Hauteur : 27,2 cm ; Largeur : 21 cm. Inv. 2009-6-6
Inscriptions / marques : signature en bas à droite, au stylo : « Lapicque », date « 1982 »
Inscription au verso, renvoie à un début de numérotation de l’œuvre graphique par Florian Nathan, galeriste : « N8 »

C’est en 1928 que Charles Lapicque abandonne sa carrière d’ingénieur pour se consacrer à la peinture. Après avoir été à la limite de l’abstrait, l’artiste crée une nouvelle représentation de l’espace par sa synthèse de l’esprit cubiste et de ses recherches scientifiques qui le conduisent à renverser la répartition classique des couleurs dans le tableau. Inspiré par ses souvenirs de l’univers marin dont il est très proche, l’histoire et les mythologies grecques et romaines, les chevaux, les tigres, Venise ou la Bretagne, Lapicque saisit le mouvement dans un espace intensément coloré qui rappelle les audaces chromatiques des maîtres anciens de l’enluminure et du vitrail.

Il convient peut-être de rapprocher ce dessin d’une série de figures lithographiées en couleurs en 1959 : » L’Officier », « Le Roi Dagobert », « Jacques Cœur », « Le Finaud », « Le Viking », « Roi carolingien » (cf n°s 125 à 130 du catalogue raisonné des estampes de Lapicque, Paris, 1981). La structuration/déstructuration du visage (dé-solidarisation du front-nez d’avec d’autres parties) y est cependant différente.

L’usage des feutres, la ligne continue, l’évocation de la carte à jouer, la référence au dessin d’enfant dans la déformation humoristique et libre des traits du visage, plonge dans le même univers que « Confrontation » (inv. 2009-6-5). Pour Lapicque, le réel est également imaginaire :

« La vérité se donne pour réelle en vertu d’une faculté mystérieuse dont il n’est pas possible, je crois, de discerner la cause, ni d’analyser le processus, tant elle est première dans la conscience. Mais là se borne sa puissance propre ; pour qu ‘elle prenne une figure (…), il lui faut notre concours : à nous de jouer, à nous donner de cette réalité, une apparence qu’elle n’a pas d’elle-même, une forme, une figure ; et cela ne se fait que par la mémoire » (propos recueillis par Elmina Auger, cités dans l’introduction au catalogue de l’œuvre peint, Paris, 1972). (Notice de Rémi Cariel, 2009)

Historique : Collection Charles Lapicque ; Collection Norbert Ducros-Granderye
Don de Norbert Ducrot-Granderye par l’intermédiaire de la Société des Amis des Musées de Dijon, 2009
© photo François Jay

  • Auteur
    Charles LAPICQUE
  • Musée dans lequel l’œuvre est exposée
    Musée des Beaux-Arts de Dijon
  • Date
    1 janvier 2009