Le goût pour les porcelaines orientales et les laques à Paris au XVIIIe siècle.
par Vincent BASTIEN

Docteur en Histoire de l’art

Conférence du jeudi 16 novembre 2023

L’Occident eut toujours une certaine fascination pour l’Extrême-Orient. Au XVIIe siècle, la création des grandes Compagnies des Indes permit d’importer diverses marchandises, dont des laques et des porcelaines, dans les foires européennes où les marchands pouvaient alors s’approvisionner pour satisfaire une clientèle curieuse de ces matières encore mal connues. À travers des exemples emblématiques datant du siècle des Lumières, nous étudions un panorama de ces objets de curiosité imagés par des marchands merciers parisiens. Au fil des décennies, ces trésors d’Orient ne furent plus l’apanage des seuls souverains et princes, et le cercle des clients s’élargit jusqu’à la bourgeoisie. Ainsi, sous le règne de Louis XV, puis de Louis XVI, les cabinets étaient constitués d’un mélange d’objets tantôt de très grands luxes et tantôt peu coûteux, comme l’atteste l’actuelle exposition. Ces effets d’une grande variété permirent aux marchands merciers non seulement de « réinventer l’Asie » pour les grands amateurs parisiens, mais aussi de faire connaître l’Extrême-Orient au plus grand nombre de leurs contemporains, et peut-être d’ouvrir la voie au regard très différents que portèrent les grands amateurs du XIXe siècle sur ces objets fascinants.

Vincent BASTIEN